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MotoGP GP de Valence

Martín sait que sa défaite ne repose pas que sur sa chute de Valence

Deuxième du championnat, Jorge Martín dresse un premier bilan de sa saison, conscient que son retard sur Pecco Bagnaia s'est construit dès les premiers Grands Prix et non avec sa dernière chute, à Valence.

Chute de Marc Marquez, Repsol Honda Team, Jorge Martin, Pramac Racing

Jorge Martín a vu ses derniers espoirs de titre s'envoler dans une chute dès les premiers tours du Grand Prix de Valence, lorsqu'il a accroché la moto de Marc Márquez qu'il tentait de dépasser. Le pilote Pramac Racing avait reculé au huitième rang à l'entrée dans le troisième tour, ayant dû tirer tout droit après avoir été semble-t-il pris dans l'aspiration de Pecco Bagnaia, qu'il marquait à la culotte alors que le leader du championnat avait pris les commandes de la course.

Ces deux erreurs scellent la conclusion d'une saison dont Martín peut malgré tout être fier, lui qui a réussi à repousser à la 20e et dernière manche le sacre de celui qui faisait office de favori. Avec quatre victoires de Grand Prix sur un total de huit podiums, mais aussi neuf succès en course sprint, il a réussi à s'installer durablement à la deuxième place du championnat et même à gommer un retard de 66 points, après le sprint de Barcelone.

Samedi, Martín a repoussé la première balle de match de son adversaire en remportant le sprint, encore une fois, mais dimanche sa chute dès le sixième tour a mis fin à ses espoirs. À chaud, après son abandon, il a rappelé que l'issue de ce championnat s'était dessinée au cours de l'ensemble des 20 week-ends de course, et que son retard n'était pas imputable uniquement à cette dernière chute.

"D'abord, félicitations à Pecco et Ducati pour le championnat", a déclaré Jorge Martín au micro du site officiel du MotoGP, avant d'aller complimenter son adversaire à son arrivée dans le parc fermé. "C'était la première fois que je me battais pour le championnat et il faut que l'on s'améliore parce que la raison pour laquelle on n'a pas remporté le championnat n'est pas la chute d'aujourd'hui. C'est plus dû au fait que l'on est arrivés ici avec un gros retard. Il faut donc que l'on travaille là-dessus dès la saison prochaine, pour arriver à Valence en ayant déjà la main sur le championnat."

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De gros points perdus en début de saison

Si Jorge Martín s'est montré impressionnant ces derniers mois, il a cependant mis du temps à entrer dans le championnat, dont il a occupé jusqu'à la 11e place en début de saison. Pris dans l'accrochage causé par Marc Márquez au premier Grand Prix, le Madrilène en a lui-même entraîné un à Austin et de gros points s'envolaient alors durant ces premières épreuves.

Présent sur le podium en France et en Italie, Martín a savouré un succès lors de la course sprint du Mans, mais il allait lui falloir attendre l'Allemagne pour célébrer sa première victoire en Grand Prix. Soulagé d'enfin retrouver la première marche du podium, il mettait fin à deux ans de disette en ce sens, lui qui a connu une saison 2022 inférieure à ses attentes, au guidon d'une GP22 dont, contrairement à Bagnaia, il avait dû garder le moteur d'origine.

Lorsqu'il s'est imposé au Sachsenring, Bagnaia avait déjà amassé un joli matelas puisqu'il comptait trois succès le dimanche, auxquels s'ajoutaient trois sprints. Mais cette performance a permis à Martín de passer au deuxième rang du championnat, au détriment de Marco Bezzecchi qui était bien parti mais allait bientôt s'éloigner. Bagnaia, de son côté, a parfaitement résisté, remportant encore deux des trois Grands Prix suivants. À mi-saison, l'écart entre eux était de 62 points et il est même passé à 66 points après la course sprint de Barcelone.

C'est là qu'est intervenu un réel tournant dans cette saison : l'effroyable accident de l'Italien au départ de la course principale, où il a été heurté aux jambes alors qu'il était tombé en tête d'un peloton encore compact. Miraculeusement épargné par toute blessure grave, il n'a pas manqué de course mais a dû composer avec la douleur, puis s'est trouvé confronté à des sensations imparfaites d'un week-end à l'autre pendant que Martín opérait une extraordinaire remontée, comme transcendé par l'opportunité qui s'offrait à lui.

Sur la période qui a suivi Barcelone, le pilote Pramac Racing a remporté sept des huit sprints et trois Grands Prix le dimanche, contre deux pour Bagnaia. L'écart entre eux a fondu : il n'était plus que de trois points après le GP du Japon, puis Martín a brièvement pris les commandes après le sprint de l'Indonésie, avec sept unités d'avance. Dès le lendemain, Bagnaia était repassé en tête, vainqueur alors que son rival commettait une rare erreur en chutant depuis la tête de la course.

La menace est néanmoins restée permanente, jusqu'à la soudaine contre-performance de Martín dimanche dernier, au Qatar, où il a mis en cause son pneu. Voilà qui a redonné un peu d'air à Bagnaia, avant la réplique de l'Espagnol au sprint de Valence. Les 14 points qui les séparaient encore laissaient cependant de bien meilleures chances à Bagnaia, si bien que la chute du pilote Pramac Racing s'est révélée rédhibitoire.

Samedi, déjà, se sachant contraint de donner le tout pour le tour afin d'inverser la hiérarchie, Martín dressait un début de bilan de sa saison en regrettant ces points perdus il y a plusieurs mois. "Pecco a fait une première partie de saison incroyable et moi, je crois que j'ai fait une deuxième partie incroyable", observait-il. "Je pense qu'on est les plus forts à l'heure actuelle, mais on ne l'était pas au début de la saison, alors c'est pour ça qu'on est derrière actuellement."

"Il y a beaucoup de leçons à tirer, non seulement pour moi mais aussi pour l'équipe. Parfois, il faut qu'on se montre plus calme… Il y a beaucoup de choses différentes. Je pense que le principal a peut-être été que gagner une course avec un dixième ou dix secondes d'avance, c'est la même chose. Je pense que c'est la principale leçon à retenir pour l'avenir."

Et Jorge Martín ajoutait : "J'espère que ça n'est que le début. En tant qu'équipe satellite, ce qu'on fait est dingue et j'espère que la saison prochaine on commencera avec cette même forme et qu'on arrivera dans une situation différente."

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