Formule 1 GP de Singapour

Grossièretés à la radio : Verstappen et Norris ont une solution simple

Max Verstappen et Lando Norris ont livré leur point de vue sur la volonté affichée par la FIA de limiter les grossièretés diffusées lors des retransmissions TV, notamment dans le cadre des communications radio.

Lando Norris, McLaren F1 Team, le polema, Max Verstappen, Red Bull Racing, George Russell, Mercedes-AMG F1 Team, en conférence de presse

Dans un entretien exclusif pour Motorsport.com, Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA, a indiqué vouloir faire des grossièretés diffusées à la télévision lors des Grands Prix, en particulier dans les échanges radio entre pilotes et écuries, l'un de ses chevaux de bataille. Face à cela, les deux leaders du championnat pilotes, Max Verstappen et Lando Norris, ont affiché leur scepticisme, estimant que la responsabilité devait surtout reposer sur les diffuseurs.

Pour Verstappen, ce sujet s'est accompagné d'un exemple pratique puisque le Néerlandais a juré plus tôt dans la conférence de presse à laquelle il participait à Singapour, ce qui a entraîné des excuses formulées par l'animateur de celle-ci, le journaliste Tom Clarkson. Interrogé plus précisément sur les propos de Ben Sulayem, le triple Champion du monde a déclaré : "J'imagine que le monde change un peu, mais je suppose que ça commence par le fait de ne pas diffuser cela."

"Ou ne de pas offrir l'option que les gens puissent l'entendre, globalement. Ça serait bien mieux que de fixer des interdictions aux pilotes. Parce que, par exemple, je ne pourrais pas dire le mot en F [fuck], alors que ce n'est pas si grave. 'La voiture ne marche pas, la voiture est à ch... - et ensuite 'pardonnez mon langage'."

"Mais, allons, quel âge a-t-on ? Cinq, six ans ? Même si un enfant de cinq ou six ans regarde, il va finir par jurer de toute façon. Même si leurs parents ne le permettent pas, quand ils vont grandir, ils vont être avec leurs amis et ils vont dire des grossièretés. Ça ne change rien du tout."

Max Verstappen, Red Bull Racing

Max Verstappen, Red Bull Racing

Photo de: Alastair Staley / Motorsport Images

Du côté de Norris, l'approche est la même, le Britannique estimant en sus que le langage grossier est inhérent à la difficulté de la tâche des pilotes et parfois essentiel pour faire passer leur message à l'écurie : "Ils peuvent simplement ne pas diffuser les radios, donc c'est assez simple de leur côté. Nous sommes juste les gars dans le feu de l'action, dans le stress, sous pression, en train de nous battre, de subir de gros accidents. C'est beaucoup plus facile pour eux de le dire que pour nous de le faire, parce que nous sommes sur la piste en train de mettre tout notre cœur pour essayer de battre les autres et nous donnons tout ce que nous avons. Notre rythme cardiaque est très élevé. Nous y mettons notre passion et notre amour."

"Bien sûr, il y aura des gros mots, mais c'est juste parce que nous essayons de donner le meilleur de nous-mêmes et que nous nous sentons malmenés lorsque les choses ne vont pas bien. Mais je suis sûr que c'est le cas dans tous les autres sports. C'est juste que ce n'est pas toujours enregistré et ainsi de suite. Et [les réalisateurs TV des GP] ont la possibilité de l'effacer ou de ne pas le diffuser, donc je pense que c'est plus à eux de le faire qu'à nous d'arrêter parce que c'est nous qui sommes sous pression et stressés et qui essayons de faire passer nos idées à notre équipe et ce genre de choses."

"Ce langage est également utilisé pour mettre l'accent sur certains points. Ce n'est pas parce qu'on veut attaquer directement quelqu'un et se montrer agressif à son égard. Parfois, il s'agit simplement d'un sentiment général que vous éprouvez et si l'équipe sait que vous le pensez aussi sincèrement, alors cela a plus d'impact que de dire simplement : 'Je ne suis pas très satisfait'. Parce qu'ils peuvent facilement prendre ça comme quelque chose d'infime. Non, je crois que cela relève plus de la FIA que de nous."

Lando Norris, McLaren F1 Team

Lando Norris, McLaren F1 Team

Photo de: Lionel Ng / Motorsport Images

Et quand l'idée d'une interdiction est évoquée, le double vainqueur de Grand Prix a lancé : "Ils ont le choix. Ils captent toutes les radios et ils ont le choix d'appuyer ou non sur le bouton pour rendre cela public. Je ne pense pas [qu'il faille interdire]. Il y a évidemment les enfants qui écoutent et les jeunes, et évidemment de ce côté-là, on ne veut pas que ça soit diffusé. Mais honnêtement, c'est la passion du sport et c'est la passion qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes dans une discipline très difficile."

"Les parents pourraient avoir le choix entre une version bipée et non bipée. C'est la même chose pour beaucoup d'autres films et d'autres choses. Mais je ne pense pas qu'il faille l'interdire parce que vous écoutez... oui, la crudité des pilotes, de leurs pensées et de leurs émotions, etc. Quand j'écoute ça, je trouve ça cool et je trouve ça excitant. Et ce n'est pas un langage châtié que les gens utilisent. Je suis sûr qu'il y a plein d'autres sports et d'autres choses que vous pouvez regarder si c'est ce que vous voulez entendre."

Les grossièretés sont déjà censurées en grande partie par la FOM dans le cadre des messages qui sont déjà choisis pour être diffusés pour la réalisation internationale. Et si des messages avec des grossièretés ont été diffusées, c'est a priori par erreur.

Avec Mark Mann-Bryans, Ben Hunt et Alex Kalinauckas

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