Formule 1 GP d'Azerbaïdjan

Suspension de Magnussen : des pilotes appellent à revoir le système

Alors que Kevin Magnussen n'est pas du déplacement à Bakou après sa suspension, certains pilotes ont appelé à revoir le système actuel face à une sanction globale qu'ils jugent sévère.

Kevin Magnussen, Haas F1 Team

Le système du "permis à points" doit-il être revu en F1 ? C'est le discours de plusieurs pilotes à Bakou, dans le contexte de la suspension de Kevin Magnussen. Le Danois a été jugé responsable d'un incident lors d'une lutte avec Pierre Gasly au cours du GP d'Italie et a notamment écopé de deux points de pénalité sur sa Super Licence, portant son total sur les 12 derniers mois à 12, soit le nombre qui déclenche automatiquement une suspension.

Après la course, Gasly a jugé que l'incident en question "n'était rien" et que la situation dans laquelle se retrouvait son homologue était de ce fait "très injuste". Une vision des choses que partage l'équipier actuel de Magnussen, Nico Hülkenberg : "Évidemment, il y a un historique de la façon dont c'est arrivé et dont il a accumulé tous ces points, mais si on isole juste l'incident de Monza, c'est la course."

"C'est de la course pure et dure. Pour moi, ça ne vaut pas deux points de pénalité, ni même ces dix secondes de pénalité. Je pense que c'est la course. C'est mon avis, mais la plupart des pilotes ressentent les choses de cette manière. J'ai eu une situation avec Fernando [Alonso] en Autriche, lors du sprint, où j'ai tenté quelque chose au virage 3, j'ai bloqué [mes roues], je suis allé un peu large et il a dû quitter la piste."

Pierre Gasly, Alpine A524, Kevin Magnussen, Haas VF-24

Pierre Gasly, Alpine A524, Kevin Magnussen, Haas VF-24

Photo by: Sam Bagnall / Motorsport Images

"Mais c'est la course : pour dépasser, il faut que l'on quitte la zone de confort et que l'on prenne des risques, et alors ce genre ce choses arrive. On dirait que les commissaires, dès qu'il y a un petit contact, veulent être impliqués. Ils veulent qu'il y ait une conséquence, ce que les pilotes, je crois, ne jugent pas vraiment nécessaire pour chaque contact. Peut-être que les lignes directrices sur les pénalités devraient être revues et puis modifiées parce que nous devons pouvoir nous battre."

Ayao Komatsu, le directeur de l'écurie Haas qui emploie Magnussen et Hülkenberg, résume les choses ainsi : "Je pense que, selon les lignes directrices sur les pénalités, on ne peut pas vraiment discuter la sanction donnée pour cet incident particulier. Mais le sujet, c'est plutôt de savoir si ces lignes directrices sont correctes."

Yuki Tsunoda juge pour sa part que le système fixant la limite à 12 points sur une saison comptant 24 Grands Prix est trop stricte, même s'il faut rappeler que suite au cas de Gasly fin 2022, la FIA a revu son barème dès 2023 afin de moins pénaliser les pilotes pour des infractions jugées non dangereuses. Cela s'est d'ailleurs nettement vu sur le bilan des points de pénalité infligés l'an passé (à retrouver ci-dessous).

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"J'ai été dans cette situation, j'ai failli être suspendu il y a deux ans", a déclaré le Japonais. "Si j'ai bien compris, le nombre maximum de points de pénalité n'a pas changé depuis qu'ils ont introduit [ce système en 2014]. J'ai l'impression que les points de pénalité devraient être un peu plus souples, ça semble encore un peu sévère pour 24 courses. Mais en même temps, ils devaient [suspendre Magnussen], j'imagine."

"S'il y a des points de pénalité pour les limites de piste, alors c'est trop. Il y a suffisamment de pénalités dans les résultats des courses. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'infliger des points de pénalité pour ça, mais pour les accrochages, je pense que c'est une bonne chose, au cas par cas évidemment. Mais il semble aussi qu'ils agissent au cas par cas de toute façon, car dans certaines situations ils mettent un point de pénalité au lieu de deux au pilote ; ça dépend de la situation."

Personne n'a été suspendu en 12 ans, on peut donc se demander si les points de pénalité ont été assez sévères.

Pour George Russell,  directeur du GPDA (l'Association des pilotes de Grands Prix), la problématique dépasse le simple cas de Magnussen à Monza et s'inscrit dans une nécessité d'exemplarité de la part de la Formule 1 : "C'est une discussion qui a eu lieu à plusieurs reprises au cours des années précédentes, lorsque des pilotes frôlaient la correctionnelle."

"Personne n'a été suspendu en 12 ans [depuis la suspension de Romain Grosjean suite au GP de Belgique 2012, époque où le système du permis à points n'existait pas encore, ndlr], on peut donc se demander si les points de pénalité ont été assez sévères. On pourrait dire que ses points de pénalité à Monza paraissent un peu durs, mais on pourrait aussi dire que certains des autres incidents n'ont peut-être pas été assez sévèrement punis."

"Donc oui, je pense que nous devons aussi créer un précédent pour les catégories junior. Les gars de F4, F3 et F2 nous regardent et on ne devrait pas pouvoir s'en tirer avec un pilotage dangereux ou erratique et, à un moment donné, il faut être puni pour cela."

Avec Jake Boxall-Legge

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