Marc Márquez a-t-il encore ses chances avec la Ducati GP23 ?

La Ducati version 2023 de Marc Márquez affiche de plus en plus ses limites face au modèle le plus récent. L'Espagnol espère néanmoins lutter sur certains circuits, d'autant plus que sa machine pourrait évoluer avant la fin de la saison.

Marc Marquez, Gresini Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

En début d'année, Marc Márquez luttait souvent avec les leaders et semblait en mesure de renouer avec le succès. Il menait lorsqu'il est tombé au GP des Amériques et a encore joué la victoire face à Pecco Bagnaia au GP d'Espagne mais par la suite, le sextuple champion du MotoGP a eu un peu plus de mal à rivaliser avec les pilotes disposant de la version 2024 de la Ducati, assez différente du modèle 2023 dont il dispose.

Lors des quatre derniers Grands Prix, il n'y a qu'au Sachsenring, circuit dont il est un grand spécialiste, qu'il a pu s'inviter sur le podium. À Silverstone, Márquez a dû se contenter de la quatrième place, certes au contact de Bagnaia, mais à distance d'Enea Bastianini et Jorge Martín. Alors que la gestion du pneu arrière semble être la grande force de la Ducati GP24, la GP23 de l'Espagnol est-elle désormais trop limitée ?

"Pour moi, ce n'est pas lié au pneu arrière mais à l'évolution des motos", a expliqué Márquez, qui constate que les pilotes avec la même moto que lui sont aussi distancés en ce moment, surtout sur certains tracés : "L'an dernier, [à Silverstone], mon frère Álex et [Fabio] Di Giannantonio, qui était parti de l'arrière, étaient les plus rapides en piste et Aleix [Espargaró] a gagné avec l'Aprilia. [Cette année], j'ai fini devant Aleix avec l'Aprilia, devant Diggia et devant mon frère Álex."

"Au final, les performances sont là mais il semble que sur certaines pistes, les motos 2024 sont super rapides, surtout [à Silverstone] où on a de longues lignes droites dans lesquelles le variateur de hauteur [fait la différence], où on a plus de vitesse de pointe. La différence est un peu plus grande. On a montré qu'on avait bien travaillé mais ce week-end, en étant distancés on pouvait être à un bon niveau pour se mesurer à eux, [mais] en étant toujours à la limite."

Marc Marquez, Gresini Racing Team

Marc Márquez

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Márquez semble se préparer à faire le dos rond en attendant de disposer de la version la plus récente de la Ducati dans l'équipe officielle l'an prochain. "Pour le moment, en moyenne, nous sommes quatre ou cinq secondes plus lents en course", constatait le #93 à Silverstone. "Il nous faut progresser de plus de deux ou trois dixièmes au tour pour nous battre ; ça n'en a pas l'air, mais c'est beaucoup !"

"Ce sera difficile, mais notre objectif, une fois de plus, sera d'être dans le top 4 ou 5, et si nous le pouvons, nous battre pour le podium comme nous l'avons fait sur les autres courses."

Des différences très nettes

Álex Márquez a confirmé que l'écart de performances entre les deux versions de la moto "est plus visible" sur certains circuits mais contrairement à son aîné, il pense que c'est dans la gestion du pneu arrière que la différence se fait, la nouvelle moto ayant été pensée pour la nouvelle gomme.

"En fait, la moto n'a pas totalement changé, mais la 2024 a quelque chose en plus : elle a une aérodynamique différente et je pense que c'est fait pour le nouveau pneu arrière que nous avons", a expliqué Álex Márquez. "La 2023 était peut-être légèrement meilleure avec le pneu de l'an dernier. Je sens que nous tirons 100% de la moto maintenant, il y a encore quelques détails à améliorer mais sur certains circuits, comme à Silverstone, la 2024 a l'avantage."

Malgré cette force dans la gestion du pneu qui pourrait faire la différence dans la durée, le pilote Gresini constate surtout un écart le samedi après-midi : "Dans les sprints, la 2024 est un peu devant nous, je ne sais pas pourquoi, mais la différence est plus faible en course principale. Le samedi [à Silverstone], le premier nous a mis neuf secondes en dix tours et le dimanche, 9"7 en 20 [tours]."

"La différence est que quand la 2024 doit gérer un peu plus et être plus prudente, nous pouvons être un peu plus proches, mais dans les sprints ils ont un avantage. Mais par rapport aux autres constructeurs, comme Aprilia, la différence est plus grosse le dimanche."

Alex Marquez, Gresini Racing

Álex Márquez

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

À la différence de son frère, qui va être promu dans l'équipe officielle, Álex Márquez continuera à disposer d'une machine vieille d'un an en 2025 et il en vient donc à espérer que le directeur général Gigi Dall'Igna et son équipe d'ingénieurs ne feront pas autant de progrès que cette année avec le nouveau modèle.

"C'est la première saison qu'il y a un tel écart entre l'ancienne moto et la nouvelle. On espère que Dall'Igna va prendre quelques vacances jusqu'à la fin de la saison ! [rires] Qu'ils ne vont pas beaucoup progresser et qu'on sera plus proches l'an prochain, que ce soit plus équilibré, comme l'an dernier avec la moto 2022, [Marco] Bezzecchi a pu gagner beaucoup de courses."

Des évolutions à venir sur la GP23 ?

Quelles qu'en soient les causes, le rapport de force actuel entre les deux versions de la Ducati engagées en compétition laisse présager d'une deuxième moitié de championnat plus délicate pour Marc Márquez... à moins que sa moto évolue. Gigi Dall'Igna a évoqué de potentiels changements pour la GP23, sans préciser s'il s'agirait de nouvelles pièces ou de simples améliorations dans les réglages.

"Comme toujours, tout vient de la compréhension de certains mécanismes et de certains problèmes", a expliqué Dall'Igna à Sky Sport, diffuseur du MotoGP en Italie. "Quand vous comprenez certaines choses, ensuite il est plus simple d'appliquer les solutions, donc même ce qui peut être amélioré sur la GP23 continuera à l'être dans le reste de l'année."

"Nous avons certainement amélioré la GP24 dans les domaines où la GP23 était un peu plus faible", a confirmé l'ingénieur. "Vous pouvez le voir [à Silverstone], mais aussi sur d'autres circuits. Je tiens à remercier les gars à l'usine qui ont fait un excellent travail."

Avec Germán Garcia Casanova et Matteo Nugnes

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