Espargaró voit Ducati "deux crans devant" dans la gestion du pneu
Aleix Espargaró s'est senti impuissant face aux pilotes Ducati au Grand Prix de Grande-Bretagne, qui bénéficiaient selon lui d'une moto bien plus économe de son pneu arrière.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Aprilia était particulièrement attendu à Silverstone. Sur le circuit où la marque a décroché le premier podium après son retour il y a trois ans, et où elle a joué la victoire les deux dernières années, avec même un succès arraché par Aleix Espargaró en 2023, les motos de Noale semblaient avoir les moyens de lutter avec les Ducati.
Dans le coup après les premiers essais, Espargaró espérait de ne pas vivre la dégringolade dans la hiérarchie que subit souvent son équipe pendant les week-end, mais ses doutes étaient justifiés. Auteur de la pole, au profit d'une fin de Q2 un peu chaotique, le Catalan a pris la troisième place du sprint. Son choix du pneu dur à l'avant a interrogé ses rivaux, Bagnaia estimant que l'Aprilia aurait remporté le sprint avec une autre gomme, mais Espargaró voulait préparer la course principale, ce qui a limité la déception.
“Vous en voulez toujours un peu plus quand vous ne gagnez pas !" a reconnu le vétéran du plateau à l'issue du sprint. "Mais je suis vraiment content, j'ai fait une bonne course, je ne pouvais pas faire mieux. Je m'attendais à ce que Jorge [Martín] et Enea [Bastianini] aient une dégradation dans les trois derniers tours, mais ça n'a pas été le cas. Ils ont un rythme incroyable !"
"Je pense qu'avec le pneu tendre à l'avant, on aurait pu se battre pour la victoire. Mais quand j'ai vu qu'aucune Ducati n'avait mis le dur à l'avant, je me suis dit que c'était l'opportunité de faire le test pour la course [principale]. Je pense que tous les pilotes mettront le pneu dur à l'avant."
Aleix Espargaró
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
"On a fait beaucoup de tours en course, donc on pourra être plus précis au niveau de la pression des pneus et en faire un peu plus un peu plus dans les réglages. Nous avons fait le bon choix. On a peut-être manqué la victoire [ce samedi], mais la course [principale] est plus importante."
Les craintes étaient fondées
Malgré cette stratégie totalement tournée vers la course, cette dernière a offert le scénario que redoutait Espargaró. Il a encore perdu le bénéfice de sa pole au départ, glissant jusqu'à la quatrième position, avant de reprendre l'avantage sur Enea Bastianini. Dans la deuxième partie de la course, il a cédé face à l'Italien, Marc Márquez puis Fabio Di Giannantonio, et n'a pas pu faire mieux que sixième.
Espargaró a senti qu'il ne pouvait rien faire face à l'armada Ducati, qui a verrouillé les cinq premières places et placé ses huit pilotes dans le top 10, en profitant selon lui d'une meilleure gestion de la gomme arrière. "Comme à Barcelone, j'ai prévenu dès vendredi que l'on devait améliorer la gestion de la course parce que Ducati a fait de gros progrès depuis l'an dernier", a déploré le pilote Aprilia devant les médias hispaniques à l'arrivée.
"Cette course a été un clone de Barcelone, à neuf secondes du vainqueur après avoir signé la pole et battu le record de la piste, mais ils ont quelque chose en plus. Ils ont beaucoup de facilités et, le dimanche, ils font une grosse différence. Ils en ont toujours plus le dimanche. J'ai détruit mon pneu pour rouler à leur rythme. Si on regarde le classement, il parle de lui même."
"Dans la gestion du pneu, les Ducati sont deux crans devant", a-t-il ajouté auprès du site officiel du MotoGP. "On doit progresser sur ce front. On travaille dur, on sait que l'objectif est de progresser dans les relais longs mais [en course] j'ai fait de mon mieux. J'ai littéralement tout essayé. Sur la grille, j'ai pris le risque de prendre le pneu dur pour freiner fort et solliciter beaucoup l'avant au lieu de l'arrière, afin d'économiser un peu le pneu, mais ça n'a pas suffi."
Aleix Espargaró
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Résister aux différents pilotes de la Desmosedici était tout simplement impossible pour Espargaró : "C'était très frustrant de voir une Ducati après l'autre me doubler et s'échapper. J'ai donné mon maximum avec l'électronique, j'ai essayé des changements sur le frein moteur, sur l'antipatinage, mais je ne pouvais rien faire de plus."
"La différence avec les autres Aprilia, avec les KTM, avec les Yamaha et les Honda, était énorme ce week-end", s'est-il néanmoins félicité, estimant avoir atteint les limites de sa moto. "J'ai été le seul capable de me battre un peu avec les Ducati mais la différence est énorme."
Le choix du pneu dur à l'avant, alors que tous les autres pilotes à l'arrivée ont préféré le medium, a-t-il contribué au problème ? "À vrai dire, le pneu dur à l'avant était la solution !" a assuré Espargaró. "Avec le risque de pluie et des températures en dessous de 30 degrés, mettre le pneu dur était courageux mais ça a payé car je pouvais gagner beaucoup de temps au freinage. Heureusement, on savait que c'était le bon choix, car j'avais très peur quand on a pris la décision sur la grille. Notre problème était le pneu arrière. C'est incroyable... Je ne pouvais rien faire face à eux, c'est très frustrant."
Avec Nina Prognon et Germán Garcia Casanova
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