MotoGP GP du Qatar

Yamaha demande du temps : "On n'est pas magiciens"

Massimo Meregalli, directeur de l'équipe Yamaha, estime que la marque sait ce qu'elle doit faire pour progresser mais qu'elle ne peut pas y arriver du jour au lendemain. Il partage les commentaires de Fabio Quartararo et salue son approche.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Les propos de Fabio Quartararo ont parfois pu paraître contradictoires ces dernières semaines. Le Français a d'un côté salué les changements enfin mis en place chez Yamaha, entre une volonté de se montrer plus aventureux dans le développement et des recrutements d'ingénieurs européens, mais a de l'autre dressé un constat brutal : la M1 n'a guère progressé pour le moment et l'écart avec la concurrence lui paraît même encore plus important qu'en 2024.

Cette dichotomie dans les réactions du Champion du monde 2021 s'explique sans doute par le fait que les nouvelles méthodes de travail de Yamaha n'ont pas encore eu le temps de porter leurs fruits. De son côté, la marque japonaise dit avoir conscience de la longue liste des éléments à améliorer mais rappelle, comme Quartararo l'a lui-même souligné, que ce processus prendra du temps. C'est d'autant plus vrai que les effets des concessions, qui permettront de faire évoluer le moteur en cours de saison et d'effectuer plus d'essais, ne se feront ressentir qu'au fil des mois.

Massimo Meregalli ne peut donc que partager les commentaires de son pilote, tant sur le niveau actuel de la moto que sur les perspectives d'avenir plus positives. "[Fabio] a fait ce qu'il pouvait pour le moment", a déclaré le directeur de l'équipe Yamaha à Canal+, après le GP du Qatar conclu au 11e rang par Quartararo. "Nous sommes réalistes. Nous avions déjà vu ce que nous pourrions faire ici il y a deux semaines pendant les tests, quand nous avons fait la simulation de course. Nous avions déjà vu le niveau."

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo était loin des leaders à Losail

Photo de: Yamaha

Premier pilote des marques japonaises après ce Grand Prix d'ouverture, Fabio Quartararo a rallié l'arrivée de la course principale à 17"7 du vainqueur, après une 12e place la veille au sprint, à 12"8 du premier. Son nouveau coéquipier, Álex Rins, a quant à lui échoué aux portes des points, ce qui place pour le moment Yamaha dans le même wagon que Honda, avec un petit point de mieux que la marque à l'aile dorée.

"C'est sur que nous ne sommes pas heureux, nous sommes réalistes et objectifs. Nous avons listé ce que nous devons faire mais ça prend du temps. On progresse, on a amélioré la vitesse de pointe, l'aérodynamique et il faut réussir à réaliser des progrès supplémentaires. Nous avons beaucoup de travail."

"Je suis déçu, oui, mais je suis satisfait parce que nous avons fait ce que nous pouvions", a ajouté Massimo Meregalli. "Nous avons recueilli des données, nous avons fait des progrès après la course sprint parce que nous avions eu un problème de dégradation. Cela a encore été le cas [dimanche] mais moins. Le travail suit son court."

"Nous avons changé des choses, maintenant nous savons vraiment ce que nous voulons faire, où nous voulons arriver, mais ça prend du temps. On n'est pas magiciens. Il faut du temps pour faire les choses. [...] On sait ce que l'on doit faire et il faut du temps pour y arriver."

"Fabio comprend la situation"

Ce temps, Fabio Quartararo le donnera-t-il à Yamaha ? La saison des transferts pourrait s'ouvrir rapidement, des places étant à prendre chez toutes les marques, mais le Français assure croire au projet tel qu'il est désormais structuré. Meregalli souligne qu'il apprécie l'approche de son pilote, lequel accepte désormais la situation de Yamaha et se montre moins véhément dans ses remarques.

"Vous savez, Fabio travaille bien et il essaie d'être calme, il comprend la situation. Il était peut-être très nerveux et déçu au début l'an dernier. Maintenant, il a réalisé que c'est la situation. On n'a pas de temps en compétition, mais il accepte cette situation et nous travaillons de la meilleure façon possible, dans la même direction."

"Le travail de Fabio ce week-end, même si ce n'est que le premier, a été bon. C'est juste une façon de travailler différente. Il y a quelques années, il essayait juste de gagner, maintenant il travaille avec l'objectif de progresser, de recueillir autant d'informations que possible et de faire des tests. Nous avons déjà testé des nouveautés au Mugello, nous allons encore le faire à Portimão. Le programme est assez chargé et il faudra en couvrir la plus grande partie possible."

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